Interdiction des pratiques de conversion adoptée par la Chambre basse
La Deuxième Chambre des Pays-Bas a voté en faveur de l’interdiction des thérapies de conversion, des pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre des personnes homosexuelles ou transgenres. Le COC Pays-Bas et le Réseau Transgenre, qui militent pour cette interdiction depuis près de quinze ans, se réjouissent de ce résultat. Les organisations appellent le Sénat à adopter rapidement la proposition de loi, soutenue par le D66, le VVD, GroenLinks-PvdA, le SP et le Parti pour les Animaux.
"C’est une victoire pour les victimes de pratiques de conversion", déclare Myrtille Danse, présidente du COC. "Tu es bien comme tu es, que personne ne te fasse croire le contraire. La soi-disant guérison est un mythe : ces pratiques ne changent rien à qui tu es, mais elles détruisent des vies. Il est positif que la Chambre ait clarifié les choses : ces pratiques sont désormais inacceptables et interdites. Nous remercions les auteurs de la proposition pour leur travail."
La nouvelle loi, qui doit encore être approuvée par la Première Chambre, redéfinit plus clairement les limites de la liberté religieuse. Les clercs, travailleurs pastoraux et organisations religieuses ne pourront plus effectuer d’actes visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne.
Les thérapies de conversion impliquent souvent des guérisseurs religieux, exorcistes ou pseudo-thérapeutes qui prétendent “soigner” l’homosexualité ou la transidentité. Ces pratiques ne modifient jamais l’orientation ou l’identité des personnes, mais elles provoquent de graves traumatismes psychologiques, allant de la dépression au suicide.
Selon les organisations LGBTQ+, il existerait encore une quinzaine de prestataires de ces pratiques aux Pays-Bas. Au niveau international, entre 3 et 5 % des personnes LGBTQ+ y sont confrontées — soit des milliers de personnes dans le pays.
L’interdiction rend illégal le fait de proposer des thérapies de conversion à des mineurs et à des adultes vulnérables. Faire de la publicité pour ces pratiques sera également passible de sanctions. Les tentatives visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne deviennent donc toutes deux punissables.
Le COC et le Réseau Transgenre plaident pour cette interdiction depuis près de quinze ans. Ils ont remis une pétition à la Deuxième Chambre, mené de nombreux entretiens avec des responsables politiques et obtenu l’intégration de la promesse d’interdiction dans les accords électoraux arc-en-ciel de 2021 et 2023.
Des organismes de défense des droits humains comme l’ONU et le Conseil de l’Europe, ainsi que des associations de psychiatres et psychologues, soutiennent également une interdiction. Des pays comme la France et l’Allemagne l’ont déjà mise en place.
Lees meer