Le Parlement burkinabè adopte une loi anti-LGBTQ
Le parlement du Burkina Faso a adopté lundi une loi criminalisant l’homosexualité, prévoyant des amendes et des peines de prison allant de deux à cinq ans. La loi amendée a été approuvée à l’unanimité et entre en vigueur immédiatement. Elle avait déjà été validée l’an dernier par le gouvernement militaire dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré.
Le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayla, a annoncé à la télévision nationale que les étrangers reconnus coupables en vertu de cette loi seront également expulsés du pays. Selon la BBC, la loi doit encore être officiellement signée par Traoré.
Le Burkina Faso est dirigé par l’armée depuis un coup d’État en 2022. Les militaires affirment que ce coup visait à stabiliser le pays face à l’aggravation de la crise sécuritaire et à améliorer la gouvernance. Toutefois, les organisations de défense des droits humains accusent la junte de violer les libertés fondamentales en procédant à des arrestations massives de critiques et en enrôlant de force certains d’entre eux dans l’armée.
Jusqu’à présent, le Burkina Faso ne disposait pas de lois spécifiques visant les homosexuels, même si les communautés LGBT+ y sont depuis longtemps contraintes de vivre dans la discrétion. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une réforme plus large du Code des personnes et de la famille, qui durcit également les conditions d’acquisition de la nationalité burkinabè par mariage et reconnaît juridiquement les unions religieuses et traditionnelles. Les autorités prévoient de lancer une campagne nationale pour informer les Burkinabè de la nouvelle législation.
Avec cette adoption, le Burkina Faso rejoint plus de 30 pays africains où les relations entre personnes de même sexe sont criminalisées. Contrairement à de nombreuses anciennes colonies britanniques en Afrique, le pays n’avait pas hérité de lois anti-homosexualité après son indépendance de la France en 1960. Néanmoins, le Burkina Faso reste une nation socialement conservatrice et profondément religieuse, où moins de 10 % de la population serait sans affiliation religieuse. Cette nouvelle loi reflète une tendance croissante aux législations anti-LGBTQ sur le continent africain.
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